1. Alphonse de Lamartine (1790-1869)

Nouvelles méditations poétiques
VII. Tristesse

« Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage

Où Naples réfléchit dans une mer d’azur

Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage,

Où l’oranger fleurit sous un ciel toujours pur.

Que tardez-vous? Partons ! Je veux revoir encore

Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux »

  1. Chateaubriand (1768-1848) et la baie de Naples

Extrait de Itinéraire de Paris à Jérusalem

«  Je conviendrai toute fois que les sites de Naples sont peut-être plus éblouissants que ceux de Rome : lorsque le soleil enflammé, ou que la lune large et rougie, s’élève au-dessus du Vésuve, comme un globe lacé par un volcan, la baie de Naples avec ses rivages bordés d’orangers, les montagnes de la Pouille, l’île de Caprée, la côté du Pausilippe, Baies, Misène, Cumes, l’Averne, les champs Elysées, et toute cette terre virgilienne, présentent un spectacle magique »

  1. III.Stendhal (1783-1842)

Extrait de Rome, Naples et Florence, II

« Je suis monté hier au Vésuve : c’est la plus grande fatigue que j’aie éprouvé de ma vie. Le diabolique, c’est de gravir le cône de cendre. Peut-être tout cela sera-t-il changé dans un mois. (…) Il faudrait dix pages et le talent de Madame Radcliffe 

pour décrire la vue dont on jouit en mangeant l’omelette apprêtée par l’ermite. Je ne dirai rien de Pompéi : c’est la chose la plus étonnante, la plus intéressante, la plus amusante que j’aie rencontrée ; par là seulement on connaît l’antiquité. »

  1. IV.De Lagenardière Raoul

Extrait de 33 jours en Italie (13 avril-16 mai 1898), 1899

« Naples s’étale en amphithéâtre sur son golfe. Une petite presqu’île dont la pointe est un vieux château fort, utilisé aujourd’hui comme caserne, le partage en deux baies. Cette ligne de démarcation se prolonge à l’intérieur des terres par une chaîne de collines : Pizzo-falcone, Vomero, Sant’Elmo, Capodimonte, qui divise à son tour la vielle en deux parties inégales.(…) La partie occidentale [est] faite de larges boulevards, de splendides hôtels, de villas luxueuses, de jardins fleuris et parfumés. (…) La mer vient mourir sur le cordon ensoleillé qui borde Naples, vrai boulevard de la Croisette, véritable promenade des anglais de l’endroit. Cette face de Naples rappelle d’ailleurs beaucoup celle de Nice dont elle est un agrandissement »

  1. V.Bellenger Alfred

Extrait de A travers l’Italie, souvenirs de voyage, Chapitre X, 1882

«  Le chemin de fer me conduit à Naples (…) À l’arrivée, on voit donc Naples par son côté le moins attrayant ; mais pénétrons en ville.

Figurez-vous un géant assis, qui ouvrent en les arrondissant, deux énormes bras ; c’est Naples et son golfe, la ville est le corps, les deux bras, sont, à gauche , les riantes habitations de Portici, de Pompéi et de Sorrente, à droite, la falaise de Pausilippe, le cap Misène. (…)

Rue de Rome [est] la principale artère de Naples. 

Nous descendons la rue de Rome jusqu’au quai de la Chiaja, au milieu d’un chaos de population et de voitures. A la Chiaja, nous sommes dans la partie délicieuse de Naples. Là, chacun vit sur son balcon, pour y jouir sans jamais s’en lasser d’une vue radieuse. (…à on est bercé par le murmure mélodieux des vagues, qui viennent paresseusement mourir sur la grève et du mouvement de ce peuple bruyant, actif, insouciant, et peut-être heureux, qui s’agite gaiement au soleil. A Naples, tout est réuni pour le plaisir des yeux, beauté et variété des lignes, richesse du coloris, transparence de la lumière, limpidité de l’atmosphère, profondeur du ciel ; le tableau est donc complet. »

  1. VI.Matthieu Pol-Anatole (1832- 19..)

Extrait de A travers l’Italie, l’Autriche, la Suisse et l’Alsace.

« Voir Naples » était dans mes vœux le  plus chers (…) j’eusse infiniment regretté de ne pas voir le Vésuve et Pompéi, et les rivages embaumés de Sorrente, et la grotte de Capri… (…) Après avoir traversé des ruines d’aqueducs et longé les tombeaux de la Voie Appienne, avec l’âpre perspective à gauche des crêtes aigues de la Sabine, après avoir dépassé la célèbre abbaye du Mont Cassin, fondé au sixième siècle par saint Benoist, sur une cime rocheuse d’apparence inaccessible, le chemin de fer gagne Capoue, puis Caserte, en pleine « Terre de Labour » (…à on voit poindre au sud-est une tâche vaporeuse, d’abord indistincte, cendrée, puis noire, opaque, en forme de panache flottant, dont le pied se rattache au sommet d’une haute montagne. C’est le Vésuve. »

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